venerdì 12 novembre 2010

Ho quasi paura





J'ai presque peur, en vérité
Tant je sens ma vie enlacée

A la radieuse pensée

Qui m'a pris l'âme l'autre
été,

Tant votre image, à jamais chère,

Habite en ce coeur tout à vous,
[Mon] coeur uniquement jaloux
De vous aimer et de vous plaire;

Et je tremble, pardonnez-moi
D'aussi franchement vous le dire,
À penser qu'un mot, [un] sourire
De vous est désormais ma loi,


Et qu'il vous suffirait d'un geste,

D'une parole ou d'un clin d'oeil,

Pour mettre tout mon être en deuil

De son illusion céleste.


Mais plutôt je ne veux vous voir,

L'avenir dût-il m'être sombre

Et fécond en peines sans nombre,

Qu'à travers un immense espoir,


Plongé dans ce bonheur suprême
De me dire encore et toujours,

En dépit des mornes retours,

Que je vous aime, que je t'aime


P. Verlaine

Nessun commento: