martedì 21 giugno 2011

Desespoir












Dans un square sur un banc

Il y a un homme qui vous appelle quand on passe

Il a des binocles un vieux costume gris

Il fume un petit ninas il est assis

Et il vous appelle quand on passe

Ou simplement il vous fait signe

Il ne faut pas le regarder

Il ne faut pas l'écouter

Il faut passer

Faire comme si on ne le voyait pas

Comme si on ne l'entendait pas

Il faut passer presser le pas

Si vous le regardez

Si vous l'écoutez

Il vous fait signe et rien personne

Ne peut vous empechêr d'aller vous asseoir près de lui

Alors il vous regarde et sourit

Et vous souffrez atrocement

Et l'homme continue de sourire

Et vous souriez du même sourire

Exactement

Plus vous souriez plus vous souffrez

Atrocement

Plus vous souffrez plus vous souriez

Irrémédiablement

Et vous restez là

Assis figé

Souriant sur le banc

Des enfants jouent tout près de vous

Des passants passent

Tranquillement

Des oiseaux s'envolent

Quittant un arbre

Pour un autre

Et vous restez là

Sur le banc

Et vous savez vous savez

Que jamais plus vous ne jouerez

Comme ces enfants

Vous savez que jamais plus vous ne passerez

Tranquillement

Comme ces passants

Que jamais plus vous ne vous envolerez

Quittant un arbre pour un autre

Comme ces oiseaux

J. Prevert


Per questo rendo la mia faccia dura come la pietra

sapendo di non restare deluso

1 commento:

Anonimo ha detto...

Bellissima questa poesia....è proprio così!
(un ex alunno)